Covid-19 : La diversité et l’inclusion, toujours d’actualité dans cette période ?
Depuis que mi-novembre en Chine, une personne a été diagnostiquée positive au coronavirus, les priorités et actions des acteurs économiques ont été profondément bouleversées. Désormais, adapter ses modèles de production de biens et de services et se projeter dans la mise en œuvre d’une reprise progressive est le quotidien de tous les acteurs économiques.
Dans ce contexte, pour les signataires de la Charte de la diversité, il peut sembler paradoxal de prendre le temps de programmer et de mener des actions pour plus de diversité et d’inclusion. Cependant, le COVID-19 est un sujet diversité à part entière pour au moins 4 raisons :
- Très vite, les épidémiologistes et médecins ont observé l’absence d’égalité des chances face à la pandémie. Les personnes âgées, les personnes rencontrant déjà des problèmes de santé et d’une certaine façon les hommes sont plus souvent malades ou gravement atteints[1]. Très rapidement, il s’est avéré que les personnes cumulant plusieurs de ces caractéristiques étaient plus gravement touchées et potentiellement victimes de discriminations[2].
- Les premières semaines de confinement ont exacerbé les inégalités socio-économiques préexistantes : taille et confort des logements, accès et accessibilité au numérique, compréhension et capacité à mettre en œuvre les mesures de précaution, facilité de ravitaillement, accès aux services… Elles ont par ailleurs révélé, en France comme dans de nombreux pays européens, l’accroissement de comportements odieux. La multiplication des agressions à l’égard des enfants et des femmes (+32% de violences conjugales et familiales) ; la diffusion de fake news ou de propos homophobes, racistes[3], haineux et plus généralement, la diffusion de la peur se sont transformées en discriminations subies par les plus vulnérables.
- Les impacts économiques de cette crise sont encore mal évalués ; toutefois l’Organisation Internationale du Travail estime que 25 millions d’emplois dans le monde seront perdus[4]. Les jeunes, migrants, employés à basse qualification seront les premiers touchés. En parallèle, la contraction de l’offre de services et la réduction des revenus fera peser des charges supplémentaires sur les aidants, et en premier lieu sur les femmes. (57% des aidant.es sont des femmes[5]).
- La nécessité d’une approche intégrant toutes les facettes du COVID-19 (médicale, sociale, économique, politique, historique, sociologique, écologique, géographique…) et s’attachant à l’analyse de toutes les populations pour vaincre cette épreuve fait consensus. Au-delà, un management bienveillant, respectueux de chacun, et donnant ses chances à tous les talents est l’atout majeur. Il permettra aux équipes, qui luttent pour sauver des vies, assurer la continuité des activités de base ou trouver des remèdes, d’être efficaces et efficient.es et de relever les défis auxquels notre société fait face.
La lutte contre les discriminations et la recherche permanente d’actions pour favoriser l’égalité des chances et tendre vers l’inclusion animent les signataires de la Charte depuis plus de 15 ans. Si aujourd’hui, l’attention est focalisée sur la continuité de l’activité, les signataires peuvent continuer à agir et à témoigner de leur engagement diversité pour une meilleure performance économique et sociale.
En continuant à sensibiliser et à former les collaborateurs, les signataires contribuent aux changements de comportements qui feront que demain, dans le monde professionnel et par déclinaison dans la sphère personnelle, les propos et actes sexistes, xénophobes… diminueront massivement. En allant chercher et en intégrant des talents nouveaux, parfois vulnérabilisés par la crise, en soutenant les managers dans la mise en œuvre d’un management fondé sur le respect, ces signataires préparent la sortie de crise.
La Charte de la diversité continuera à les soutenir et à les accompagner dans cette dynamique. A leurs côtés, elle poursuit ses programmes de recherche action et de mobilisation.
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#SignerAgir
Sources
[1] Santé Publique France, Mars 2020 358 patients admis en réanimation en France, 73 % étaient de sexe masculin contre 26% de sexe féminin. 57 % des décès liés au coronavirus sont des hommes
[2] Beyond sex and gender analysis: an intersectional view of the COVID-19 pandemic outbreak and response. Olena Hankivsky, PhD | Anuj Kapilashrami, PhD
[3] Les actes discriminatoires envers les personnes d’origine asiatique en France ont été dénoncés par le #JeNeSuisPasUnVirus sur les réseaux sociaux.
L’association SOS Racisme a lancé une campagne pour lutter contre la stigmatisation des communautés d’origine asiatique
[4] Organisation Internationale du Travail
[5] Baromètre 2019, Fondation April et BVA